dimanche 4 novembre 2012

Varanasi, retour sur les ghats

Ce dimanche matin 4 novembre, nous sommes encore à Varanasi, sur les ghats au bord du Gange, il est 6:00 du matin. L'idée est de trouver un marinier sympa et pas trop cher qui nous promènera le long des rives avant le lever du soleil. Grace au Guide du Routard, nous avons une idée des prix qui peuvent être demandés, heureusement car c'est vite l'escalade et une négociation dans ce contexte est perdue d'avance. Le bateau est une grande barque à rame et nous glissons sur le Gange lentement mais silencieusement.

Ablutions à l'aube !

Manikarnika, ghat des crémations

Les Hindous pieux rêvent d'être incinérés à Varanasi, ils rêvent que leurs cendres seront emportées au fil du fleuve sacré. Le problème avec ces incinérations à feu continu, c'est le bois! Au rythme de 200 crémations quotidiennes, comme il faut brûler 200 kg de bois par bucher, durant au moins 3 heures, les forêts indiennes du Bihar n'y suffisent pas. Le bois (manguier, banian, santal...) arrive par bateau via le gange, il est entassé dans des recoins du ghat.
Le coût d'achat de ce bois est important : plusieurs centaines d'euros... et des familles pauvres sont obligées de se rabattre sur la crémation industrielle, un four électrique a été installé dans un affreux batiment de béton, sur un ghat proche. Il n'est pas rare d'observer au large (le Gange affiche 300 m de large en cet endroit!) un cadavre de vache qui file vers Calcutta ...
Les vaches sont sacrées, donc pures, elles n'ont pas à être brûlées avant de finir dans le Gange !!!

L'arrivée des corps

Le plus étonnant dans le chowk ou dans les ruelles descendant vers le Gange, c'est la rencontre avec un cadavre sur une civière... Ces corps viennent parfois de loin, en bus, en jeep. mais la circulation est interdite au-delà du chowk, aussi les corps sont-ils portés sur une civière de bambou jusqu'aux sites de crémation. La couleur des linceuls est codifiée selon l'age ou le sexe du mort... Et ces incinérations de masse durent depuis plus de 2000 ans, jour et nuit !
Un crématorium en plein air installé sur les rives du fleuve sacré.
Des barques surchargées de bois-combustible attendent
sur le ghat ManiKarnika
Quel fatras! Les civières de bambou et les linceuls de couleur abandonnés, livrés aux crues du gange avec les restes humains mal incinérés, les bois mal consummés etc... sous le regard des vaches qui restent sacrées !